Cette page est dédiée à l'étude de differents logiciels libres permettant la création et la déformation de caractères typographique. Le but de cette page est de présenter mes recherches et mon travail.
LOUIS 16—17
METAPOST
Metapost est un logiciel créé par Donald Knuth contenu dans le paquet TeXLive permettant la construction de graphiques et de caractères typographiques par le code. La différence avec metafont est, entre autres qu'il génère des fichiers au format postscript et qu'il permet l'utilisation des couleurs RVB.
Voici par exemple à quoi ressemble un A dans le langage Metapost. On peut noter que w, chasse, capitale et ascendante sont des variables. Elles permettent de créer des relations entres les diférents caractères. En effet si j'interviens sur une variable, tous les caractères suivront la modification.
On identifie dans la visualisation à quoi correspond le code :
— z1, z2, z3, z4, z5 ; les points qui constituent la lettre.
— z100, z1000 ; la baseline.
— z200, z2000 ; hx.
— z300, z3000 ; caps height.
Quelques exemples…
Comme on peut le constater Metapost permet de dessiner des droites et des courbes de grande qualité en s'appuyant sur des principes de repères à coordonnées ( abscisse et ordonnée ) dans lequel la chasse est fixe. Grâce à ces points placés dans le repère on trace le squelette des caractères. Il n'y à plus qu'a ajouter le brush du 'stylo' qui détermine les pleins et des déliés de la forme ( ici 'pensquare xscaled 10pt yscaled 10pt ; ).
La notion de squelette de lettres m'est alors devenue évidente à travailler pour comprendre les lettres d'une autre façon. Afin d'explorer le squelette des caractères j'ai donc utilisé Autotrace sous les conseils de Stéphanie.
Autotrace est un logiciel libre créé et édité par Martin Weber qui permet vectoriser des images bitmap. On peut demander au logiciel de tracer le centre des formes qu'il rencontre dans l'image bitmap. Si on lui demande d'analyser un caractère typographique il s'exécutera de la même manière.
https://metalouis.hotglue.me/
AUTOTRACE
Ici la fonte 'squelettisé' est Bodoni de son auteur éponyme. La commande centerline provoque l'apparition de nouveaux empattements propres à autotrace.
Utilisation de Metapost dans la création d'une famille de caractères.
ICI ANTOINE GELGON
Suite au passage dans Autotrace des sets de capitales de Bodoni, Clarendon et Akzident, on est à meme de comparer les differents ductus après leur nettoyage.
On remarque des similitudes dans entre Bodoni et Clarendon au niveau des empattements mais il est encore impossible pour moi de casser ce systématisme de deux empattements qui remonte dans le fût formant un delta.
Deux continuités m'intéressent compte tenu de ces recherches, dans un premier temps l'élaboration d'un système qui automatiserait les étapes précédentes en allant si possible jusqu'à générer la font avec font forge.
D'autre par la création d'une font reprenant ces tracés comme ductus.
Bodoni
Clarendon
Akzident
Le processus est le suivant :
— réaliser un screenshot du caractère voulu
— le convertir en jpeg
( les deux premières étapes sont importante pour ma part car les images issues ou modifiées via Photoshop© ne répondait pas à la commande -centerline )
— entrer la ligne de commande ci dessus dans le terminal
— une fois le fichier eps généré, le nettoyer via Inkscape ou Illustrator© en sélectionnant et supprimant les indésirables
— le .eps est utilisable bien que je n'ai pas réussi à comprendre encore comment générer ces tracés avec l'éditeur de font Inkscape ou bien Glyphs.
American Garamond Italic
Pour poursuivre ce chantier je me suis concentré sur ces tracés en essayant de leur donner un contour.
En nettoyant les lettres de leurs impuretés je retombais sur la forme de mon caractère original simplement dénuée de tout plein ou délié.
Puis j'ai commencé à jouer avec des brushs calligraphiques pour récuper un peu de contraste.
Je note malgès tout le fait que le fichier tracé d'autotrace une fois boldé et décomposé me permet d'obtenir des sortes de modules ou fragments de lettres pouvant être intéressants.
Je suis passé ensuite à des expérimentations sur clarendon et ses ductus préalablement générés.
J'utilise un brush plat vertical ce qui me permet de trouver de gros contrastes.
Chaque lettre comporte des défauts qui découlent de la non continuité du tracé autotrace -centerline mais les formes me plaisent. Je dessine donc de retravailler à la plume pour joindre ces éléments manquants et ainsi développer un lettrage uniforme.
Je considère néanmoins ces lettres comme découpées par une sorte de spectre lumineux assez intéressantes…à utiliser plus tard.
Une fois les lettres reconstituées je suis venu travailler dans Glyphs© pour pouvoir générer le lettrage.
La radicalité, la force, le tranchant du caractère qui apparait me fait penser aux différents documents militants, politiques et contestataires que j'ai pu observer à la Maison Rouge durant l'exposition "l'esprit français, contre culture 69-89".
Le lettrage apparait en plus de ça comme ancré dans les années 70 avec ces contrastes de poids qui remettent en question le dessin de caractère académique.
L'absence de fut comme volonté contestataire, je décide donc pour expérimenter le lettrage de reprendre les termes et slogans marquants de l'exposition qui convergent avec l'idée brutale et rude du caractère.